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Indru peuple
29 juin 2016

RDC : Joseph Kabila résistera-t-il aux pressions internationales ?

Le président congolais, Joseph Kabila
Face à la crise pré-électorale qui se profile et aux risques d’embrasement, les Etats-unis ont décidé de sanctionner le chef de la police congolaise et le Parlement européen a demandé explicitement au président congolais de démissionner à la fin de son dernier mandat. Sous pression, Joseph Kabila renoncera-t-il à s’accrocher au pouvoir alors que ses soutiens préparent un possible référendum ? Rien n’est moins sûr.
Sanctions et pressions internationales s’accentuent sur le camp présidentiel en République démocratique du Congo (RDC). Accusé par l’opposition de ne pas vouloir se retirer après la fin de son dernier mandat en décembre 2016, les Etats-unis et les députés européens ont décidé de pousser le curseur des avertissements contre les autorités congolaises. La première victime de ce coup de semonce de la communauté internationale s’appelle Célestin Kanyama, le chef de la police congolaise de Kinshasa. Surnommé « esprit de mort » par les opposants au pouvoir, le général Kanyama est accusé par les autorités américaines d’être « responsable ou complice d'actes de violences sur des femmes et des enfants ainsi que d’enlèvements ». Cheville ouvrière de la violente répression policière qui s’abat à chaque manifestation de l’opposition dans les rues de la capitale congolaise, le chef de la police a vu la semaine dernière ses avoirs aux Etats-unis gelés par le Trésor américain. « Toute entité américaine » est également interdite de faire des transactions avec l’officier congolais.
Kanyama, artisan de la répression à Kinshasa
Washington reproche à Célestin Kanyama son rôle prépondérant dans les violences politiques en RDC. « Esprit de mort » était en effet à la manoeuvre dans les violentes répressions des manifestations contre la loi électorale de janvier 2015. Une mobilisation qui s’était soldée par un triste bilan : au moins 40 morts selon les ONG internationales. Kanyama était aussi à la tête de la police lors de la tristement célèbre opération « Likofi » censée lutter contre la délinquance à Kinshasa. Là encore, le bilan est lourd : une cinquantaine de personnes sont tués et une trentaine sont portées disparues. Les sanctions américaines constituent clairement un avertissement à l’encontre des responsables des services de sécurité congolais. Dans le viseur également des autorités américaines, on peut trouver le patron de l’Agence nationale de renseignements (ANR), Kalev Mutond. Ces sanctions peuvent-elles inquiéter le pouvoir ? Des ministres peuvent-ils être les prochaines cibles ?
Dans le sillage de John Numbi
Avec Célestin Kanyama, les Etats-unis tapent certes au porte-monnaie d’un haut responsable congolais, mais pour le moment aucun politique n’a encore été visé. D’autant que selon certaines sources à Kinshasa, Kanyama pourrait rapidement être lâché par le pouvoir, comme l’a été en son temps John Numbi, lui aussi chef de la police et impliqué dans l’assassinat du célèbre militant des droits de l’homme Floribert Chebeya. Numbi a été démis de ses fonctions et mis au vert dans son Katanga natal. Le même sort pourrait être réservé au « fusible » Célestin Kanymama. En attendant, le pouvoir n’a pas encore décidé de le lâcher complètement puisqu’une marche de soutien au patron de la police est organisée ce mardi dans la capitale. Le gouvernement a également condamné le gel des avoirs de Kanyama : « une atteinte à la souveraineté » du Congo risquant de « mettre en péril les relations bilatérales » souligne les autorités dans un communiqué.

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